Qu’est-ce que la RSE ?
Le sigle « RSE » signifie « responsabilité sociétale des entreprises ». Cette expression désigne la prise en compte des répercussions de l’activité de l’entreprise d’un point de vue environnemental et social. La norme ISO 26000 donne une définition de cette notion et entend créer un cadre pour les entreprises. La RSE est envisagée comme un ensemble de bonnes pratiques pouvant sans cesse être améliorées.
Il faut savoir que cette norme est née après 5 ans de discussions impliquant un grand nombre de parties prenantes, dont des représentants de gouvernements, des ONG, des industriels, des groupes de consommateurs ou des représentants des travailleurs.
La norme ISO 26000 identifie 6 questions centrales, que l’on peut considérer comme les 6 piliers de la RSE :
· Les droits de l’Homme ;
· Les conditions de travail et la qualité de vie au travail ;
· L’impact environnemental ;
· L’éthique des pratiques ;
· La préoccupation des consommateurs ;
· Le développement local et l’aide aux communautés.
En développant sa stratégie RSE, l’entreprise fait entrer ces thématiques dans le développement de chacun de ses projets.
Comment est né le concept de RSE ?
Plusieurs ébauches du concept de RSE sont apparues dans l’histoire, initialement pour introduire des règles morales au sein du milieu des affaires. L’économiste Howard Bowen développe la théorie dans « La responsabilité sociale du businessman » en 1953. Cet ouvrage interroge le rôle de l’entreprise au sein de la société et les moyens de régulation de l’entreprise afin de préserver l’intérêt public.
Le concept de RSE évolue au fil du temps et est influencé par celui du développement durable, qui apparaît initialement en 1992, lors du Sommet de Rio. En 2011, la Commission européenne définit la RSE comme « un concept qui désigne l’intégration volontaire, par les
entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ».
Quelles différences entre développement durable et RSE ?
Le développement est un objectif global que se sont fixé les Nations Unies. Il a pour but d’œuvrer au développement d’une économie prospère, qui ne porte atteinte ni à l’environnement naturel ni aux personnes, tout en préservant les ressources pour les futures générations.
La RSE, quant à elle, ne concerne que l’influence de l’entreprise sur son environnement. Cette zone d’influence (ou écosystème) est vaste et touche des acteurs variés. En interne, il s’agit des collaborateurs. En externe, ce sont les clients, les partenaires, les fournisseurs et les prestataires. Il est aussi possible d’inclure les élus locaux et l’opinion publique. Depuis l’adoption par les membres de l’ONU de l’Agenda 2030, la conception du développement durable se focalise davantage sur la cause environnementale et la justice sociale. Ce document regroupe 17 objectifs pour le développement durable dont un grand nombre implique des actions de la part des entreprises. La norme ISO 26000 établit, par ailleurs, des liens entre la RSE et ces objectifs.
Comment créer une stratégie RSE en entreprise ?
Si elle s’appuie sur la norme ISO 26000, l’entreprise doit intégrer deux pratiques pour développer et réussir sa stratégie RSE. Elle doit d’une part définir les axes de développement environnementaux et sociaux de sa stratégie RSE. D’autre part, elle doit identifier les parties prenantes qui font partie de son écosystème et ouvrir un dialogue avec elles.
Une stratégie démarre par un diagnostic. Chaque service de l’entreprise fait le point sur ses pratiques. Les données chiffrées et les conclusions des retours des collaborateurs servent de base pour définir des axes d’amélioration dans sa gestion.
Il est ensuite temps de construire un plan stratégique, découpé en missions réparties sur un calendrier. Dans l’idéal, cette étape est co-construite par un ou plusieurs groupes de travail réunissant des profils variés (métier, niveau hiérarchique, ancienneté…). Des priorités sont définies parmi les enjeux identifiés afin de choisir comment échelonner les actions. Pour évaluer au mieux l’efficacité de la stratégie, des indicateurs sont choisis.
Une stratégie RSE ne peut être un succès que si l’ensemble de l’entreprise et de son écosystème s’engagent. Il est donc impératif de communiquer sur la mise en œuvre de la stratégie pour générer de l’engagement chez les collaborateurs comme chez les partenaires.
En amont de l’application de ces nouvelles mesures, il est conseillé de former les équipes aux enjeux de la RSE. Il s’agit de sensibiliser les dirigeants, les managers et, dans l’idéal, l’ensemble des collaborateurs. La démarche RSE est souvent impulsée par le service qualité. Toutefois, si la taille de la structure le permet, un responsable RSE dédié peut être nommé.
Une démarche RSE relevant de l’amélioration continue, il est essentiel de faire le point régulièrement sur son efficacité. Elle doit peu à peu s’intégrer à la stratégie globale de l’entreprise jusqu’à devenir sa raison d’être.
Quels sont les enjeux stratégiques de la RSE ?
La RSE est avant tout source de performance pour l’entreprise. Une stratégie RSE pousse en effet l’organisation à repenser ses stratégies existantes en s’interrogeant sur ses impacts. Elle revoit ses pratiques, ses processus internes, s’intéresse à l’éthique de ses partenaires… Ces réflexions permettent à l’entreprise d’identifier des axes d’amélioration RSE et de mettre en place un plan d’action dont les résultats améliorent la RSE, mais aussi sa productivité et ses performances financières globales.
Lorsqu’une entreprise déploie une stratégie RSE, elle accélère la transition écologique des acteurs de son secteur d’activité et contribue à son amélioration globale, par exemple, en développant un réseau de partenaires autour de l’économie circulaire. Elle soutient alors des organisations engagées et participe au développement de leur activité.
Il en va de même des achats responsables. Une politique d’achat tournée vers des fournisseurs éthiques et des produits durables contribue à l’amélioration globale de tout un domaine d’activité et au développement de l’offre de biens et services durables.
La stratégie RSE en entreprise s’intéresse au bien-être des collaborateurs, ce qui améliore leur sécurité et leur motivation. Le volet social comprend aussi un aspect inclusion, qui permet d’apporter une diversité propice à l’innovation et à la créativité. En montrant une volonté de s’améliorer et en adoptant des pratiques de plus en plus éthiques, l’entreprise gagne davantage l’adhésion de ses collaborateurs. Ils développent plus facilement un sentiment d’appartenance lorsque l’organisation dans laquelle ils travaillent et son écosystème partagent ses valeurs et sont porteurs de sens.
Le développement d’une stratégie RSE est aussi un enjeu de développement commercial. La prise en compte des critères RSE devient essentielle pour fidéliser les clients et acquérir de nouveaux marchés. De plus en plus d’entreprises et de collectivités incluent des clauses RSE dans leurs contrats et appels d’offres. Les labels et certifications RSE deviennent d’incontournables signes d’engagement.
Approfondissez vos connaissances sur le sujet et découvrez nos conseils pour vous lancer dans la RSE en téléchargeant notre livre blanc « Responsabilité Sociétale des Entreprises ».