Comment prévenir l’absentéisme au travail ?

Général

Quelles sont les principales causes de l’absentéisme au travail ? 

L’absentéisme dans le monde du travail connaît aujourd’hui une hausse au sein de l’Union européenne pour arriver à un taux d’absence supérieur à celui enregistré en 2021, c’est-à-dire durant la crise sanitaire1. Selon une étude, les accidents de travail générant des jours d’absence ont pourtant baissé entre 2007 et 2020 dans l’UE2. Les causes de la hausse du taux d’absentéisme sont corrélées à celles du « Great Resignation3», ce mouvement massif de démission post-Covid qu’ont connu de nombreuses entreprises aux États-Unis et en Europe. 

Les démissionnaires recherchaient un nouveau mode de vie : à la fois un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle et un meilleur salaire pour faire face à l’inflation4. Même si le phénomène semble aujourd’hui endigué, les candidats sur le marché de l’emploi, en particulier les jeunes, privilégient toujours le bien-être au travail dans leur recherche d’emploi. Les collaborateurs veulent trouver du sens dans leur activité professionnelle, ils accordent de l’importance à la qualité des conditions de travail et à l’ambiance dans l’entreprise. 

Quels sont les différents types d’absence au travail ? 

Il existe principalement deux types d’absence au travail : celles qui sont liées à un motif personnel et celles liées à un motif professionnel. Dans la sphère des problèmes personnels, le collaborateur peut être obligé de s’occuper d’un enfant ou d’un proche malade. Il peut aussi souffrir de maladie, physique ou mentale.  

Les absences pour motif professionnel sont elles-mêmes de deux sortes. Les absences prévues (congés payés, formation, congé maternité…) font partie du fonctionnement de l’entreprise. Comme elles sont anticipées, l’équipe peut s’organiser pour remplacer l’employé absent en prévoyant un temps de passation suffisant. 

En revanche, les arrêts de travail imprévisibles constituent le cœur du problème, en particulier en cas d’absences répétées. Il peut s’agir d’accidents du travail, comme une chute, une blessure subie lors de l’utilisation d’une machine ou un accident de voiture en se rendant sur son lieu de travail. Les accidents de travail ont diminué de 32 % entre 1998 et 2019 en Europe. Toutefois, certains secteurs d’activité restent plus exposés que d’autres : l’agriculture, l’industrie, la construction et le transport5. 

Les maladies professionnelles sont aussi une importante cause d’absentéisme au travail. Les principales maladies professionnelles sont : 

  • Les troubles musculo-squelettiques (TMS) ; 
  • Le stress et les troubles de la santé mentale ; 
  • Les cancers d’origine professionnelle ; 
  • Les affections cutanées ; 
  • Les maladies liées à l’exposition à des agents biologiques. 

Enfin, la cause qui reste difficile à classer est l’absence sans motif valable. Imprévisibles, ces absences injustifiées peuvent résulter d’une situation personnelle, comme d’une baisse de motivation liée au travail (stress, harcèlement, charge de travail trop importante…).  

H2 – Comment lutter contre l’absentéisme au travail ? 

Le premier levier d’action pour réduire l’absentéisme permet d’agir sur les accidents de travail, les maladies professionnelles et le bien-être au travail. Il s’agit du renforcement de la démarche de santé et de sécurité au travail. La gestion des risques passe par un état des lieux régulier, la mise à jour du plan d’action et la formation des équipes. 

Il est aussi essentiel de se baser sur des indicateurs de bien-être au travail et d’absentéisme, extraits à intervalle régulier, pour connaître l’évolution sur une période donnée : 

  • Taux d’absentéisme ; 
  • Nombre d’absences pour motifs personnels et pour motifs professionnels ; 
  • Taux de turnover ; 
  • Nombre d’accidents de travail. 

La santé mentale est un point clé de la santé au travail, car elle joue sur la motivation et donc la performance des collaborateurs. Il s’agit alors de mettre en place des actions pour améliorer le bien-être au travail. Cela commence par l’écoute des équipes pour identifier les problèmes et des pistes de progrès. Un collaborateur fréquemment absent peut faire part de ses besoins lors de son entretien annuel. Il peut avoir besoin d’un aménagement du temps de travail ou de prendre un congé sans solde. 

Les pratiques managériales doivent répondre aux aspirations de notre époque. Le manager doit guider, motiver, faire preuve de bienveillance. De manière générale, la culture de l’entreprise doit être transmise aux collaborateurs via une communication interne humaine. C’est ainsi qu’ils pourront adhérer aux valeurs de l’entreprise et retrouver du sens dans leur activité. 

La mise en place du télétravail peut aussi répondre à des aspirations à un meilleur équilibre avec la vie personnelle. Selon le docteur en neuroscience Gaëtan de Lavilléon, le télétravail est un booster pour la motivation, car il offre davantage d’autonomie « associé à une plus grande satisfaction du travail en général, et in fine, à de meilleures performances. Le sens du contrôle correspond au fait de pouvoir influencer, modifier ou transformer son environnement. Dans le contexte professionnel, il renvoie donc vers la possibilité d’aménager son environnement de travail de façon à ce qu’il puisse répondre à ses propres besoins ». 

Prévention de l’absentéisme au travail, l’ergonomie au cœur du bien-être professionnel 

L’ergonomie est un facteur clé de bien-être qui dépend de l’aménagement du lieu de travail. L’ergonomie permet à la fois de prévenir les maladies professionnelles et d’améliorer la productivité des équipes en influant sur le bien-être au travail. 

Le poste de travail devient ergonomique lorsqu’il évite l’apparition de tensions liées au maintien d’une position inconfortable et lorsqu’il facilite l’accès aux outils limitant le nombre de mouvements. L’ergonomie se retrouve aussi dans le mobilier qui s’adapte à la morphologie de son utilisateur (tables, fauteuil de bureau, chaise d’atelier, réhausseur d’écran…). L’ergonomie est également une question d’environnement professionnel, qui doit offrir une luminosité suffisante et une température confortable pour améliorer les conditions et l’ambiance de travail. 

L’ergonomie de l’espace de travail rejoint la maîtrise des risques de maladies professionnelles, car elle contribue à prévenir des troubles musculo-squelettiques. Ces troubles concernent autant les collaborateurs travaillant dans des ateliers que dans des bureaux.  

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