L’importance de la culture du feedback en entreprise
La culture du feedback consiste, pour les collaborateurs d’une entreprise, à donner, mais aussi à recevoir des retours réguliers sur des actions passées, dans le but d’améliorer les performances. Cela va bien au-delà de l’entretien annuel réalisé à un moment spécifique, car cela concerne l’ensemble du cycle managérial. Il s’agit d’insuffler un état d’esprit fondé sur l’échange d’informations en tous points (recommandations, conseils, critiques constructives…). Qu’il s’agisse d’un retour positif ou d’amélioration, celui-ci doit être considéré comme un acte bienveillant permettant à tout un chacun de progresser.
La culture du feedback offre de nombreux bénéfices. Elle permet avant tout de développer l’esprit d’équipe et les performances de chaque collaborateur, au service du succès de l’entreprise. Parce que ce système reconnaît le travail et les efforts de chacun, il renforce la motivation et l’engagement des collaborateurs autour d’objectifs communs. Plus largement, il favorise une communication ouverte, l’apprentissage continu et l’adaptabilité. En somme, un système de feedback réussi offre une véritable valeur ajoutée à tous les niveaux de l’organisation.
(Encadré) Quelques chiffres clés sur le feedback1
· 98 % des salariés se désengagent en l’absence de feedbacks de la part de leurs managers ;
· Le turnover baisse de près de 15 % dans les entreprises qui mettent en place un système de feedback régulier pour leurs collaborateurs ;
· 43 % des collaborateurs extrêmement motivés bénéficient d’un feedback au moins une fois par semaine.
Les étapes d’une culture du feedback en entreprise
Développer la culture du feedback relève d’une véritable conduite du changement, souvent portée par les RH. Idéalement, cette gestion de projet suit sept grandes étapes.
Étape 1 : poser un cadre
La première étape consiste à exprimer la vision, le cadre et les objectifs de la culture du feedback que l’on souhaite mettre en place dans l’entreprise. Pour cela, il convient d’en expliquer le fonctionnement et les bénéfices à tous les collaborateurs. Cela peut se faire à travers des sessions de formation organisées pour chaque équipe ou encore la publication de documents de référence, tels qu’une charte du feedback.
Dans ce cadre, il est également important de partager la définition précise d’un bon feedback. Chaque entreprise a sa vision, mais il est souvent préconisé de promouvoir un retour factuel, contextualisé, bienveillant et constructif.
Étape 2 : prendre en compte la culture d’entreprise
Pour en garantir l’appropriation par chaque collaborateur, il faut naturellement tenir compte de la structure et de la culture d’entreprise. Une start-up, une entreprise familiale ou encore un grand groupe ne rencontreront pas les mêmes enjeux lors de l’instauration d’une culture du feedback. Certaines entreprises auront besoin de mettre en place des échanges réguliers, des explications plus poussées sur le type de retour attendu, des partages d’expérience venant du manager ou des RH, etc.
Étape 3 : choisir les bons outils
Pour faciliter la mise en place d’une culture du feedback, il est important de choisir les bons outils. La plupart des entreprises optent pour un outil en ligne, qui fait déjà partie intégrante de l’environnement informatique des collaborateurs. Certaines préfèrent communiquer à l’oral ou privilégier les discussions en binôme. Toutefois, il existe bien d’autres façons d’instaurer un système de feedback, comme une boîte à suggestion, des réunions régulières, etc.
Étape 4 : orchestrer une stratégie de déploiement
Pour que la culture du feedback fasse partie intégrante du quotidien de chaque équipe, il est important d’implémenter une stratégie de déploiement claire. Celle-ci doit mettre l’accent sur les aspects quantitatifs (la fréquence du feedback), mais aussi qualitatifs (le fond du feedback). Dans un premier temps, on peut objectiver chaque équipe sur l’approche quantitative, par exemple.
Étape 5 : former chaque manager
Étant en première ligne des transformations de l’entreprise, le manager joue un rôle crucial dans le développement d’une culture du feedback. Parce qu’il doit ouvrir la voie et montrer l’exemple au sein de l’organisation, il doit être formé à donner un retour.
De plus, il doit encourager une communication ouverte et accueillir lui-même les feedbacks venant de ses pairs et/ou de ses équipes.
Étape 6 : encourager le feedback
Pour développer une véritable culture du feedback, il faut qu’elle s’inscrive dans le temps long. Pour cela, il est important de valoriser les collaborateurs qui s’engagent activement dans cette dynamique. Cela peut se faire par le biais de programmes de reconnaissance ou encore via
un système de récompense fondé sur les contributions suggérées et/ou les améliorations apportées.
Étape 7 : mesurer et suivre les progrès
Pour implémenter une culture du feedback durable et efficace, il est essentiel de mesurer et de suivre les progrès réalisés. Cela peut se faire en mettant en place des indicateurs clés performance liés au feedback et en recueillant les retours des collaborateurs sur le sujet. C’est une bonne façon de s’assurer de la mise en pratique effective du système de feedback, mais aussi d’identifier les tendances et les opportunités d’amélioration.
La culture du feedback est donc un formidable outil de développement et de management pour les entreprises. C’est en suivant ces étapes clés qu’elles pourront créer un environnement propice à l’apprentissage continu, à l’innovation et à l’amélioration des processus, qui font écho au management de la performance ou encore à la philosophie Lean.
Sur le long terme, une culture du feedback a d’ailleurs un impact positif auprès de l’ensemble des parties prenantes. Outre le lien établi avec la performance et la compétitivité des organisations, c’est aussi un formidable levier de satisfaction pour les collaborateurs et une composante clé de la marque employeur.
Si le développement d’une culture du feedback en entreprise nécessite des efforts continus, les bénéfices qui en résultent sauront conduire toute entreprise sur la voie de l’excellence opérationnelle et de la réussite.