Le Dropshipping, ou la gestion des stocks en mode e-commerce

Méthode de travail

Vendre en ligne sans gérer de stocks, c’est la solution offerte par le drop shipping. Ce modèle économique adopté par de nombreux sites de e-commerce consiste à externaliser la gestion des stocks directement auprès des fournisseurs. Pour éviter les mauvaises surprises, et assurer en permanence la bonne adéquation entre la demande et le stock disponible, elle suppose toutefois de mettre la transparence et l’agilité au centre de la relation entre le distributeur et le fournisseur.

Le dropshipping et la gestion des stocks

Selon la Fevad (la Fédération de l’e-commerce et de la vente à distance), on compte aujourd’hui 202 000 sites marchands en France, soit 11 000 de plus qu’en 2019. Au deuxième trimestre 2020, les ventes en ligne ont augmenté de 5 % par rapport au trimestre précédent, pour un chiffre d’affaire total de 25,9 milliards d’euros, en hausse lui aussi de 5,3 %. Si le confinement a sans aucun doute largement profité au e-commerce, un autre élément explique le dynamisme croissant de ce secteur au fil des années : l’essor du drop shipping.

Le drop shipping, ou la gestion des stocks externalisée

Importé des États-Unis, le drop shipping peut se traduire par « livraison directe ». En un mot, il permet aux sites d’e-commerce de vendre en ligne des produits qu’ils ne possèdent pas en stock. Les sites marchands se positionnent alors en simples intermédiaires entre le client et le fournisseur, lequel s’occupe de préparer la commande et d’organiser la livraison. C’est le modèle proposé aujourd’hui par nombre de market place mondialement connues mais aussi par une multitude de sites de niche.

Le drop shipping permet ainsi aux e-commerçants de proposer un catalogue très étendu et de très nombreuses références produits, sans se préoccuper de la logistique. A charge pour eux d’assurer la bonne visibilité des produits proposés à la vente. A cet égard, l’efficacité du marketing digital mis en place par les sites d’e-commerce est indissociable du succès du drop shipping. Bien mené, le drop shipping permet également aux sites d’e-commerce de disposer d’un fond de roulement toujours positif, puisque la commande passée au fournisseur n’intervient qu’une fois effectuée la vente auprès du client final.

La collaboration distributeur – fournisseur, facteur clé du succès

Le marketing, aussi efficient soit-il, ne suffit cependant à garantir le succès du drop shipping. Encore faut-il que les produits vendus soient livrés dans les temps, et en bon état. Dans le cas contraire, le client mécontent se retournera contre le distributeur – en l’occurrence le site d’e-commerce -, plutôt que contre le fournisseur.

Le choix du fournisseur est donc fondamental. Celui-ci doit évidemment proposer des produits de qualité, mais aussi garantir leur disponibilité et leur livraison dans des conditions optimales. La collaboration entre les deux partenaires – le fournisseur et le distributeur – est donc déterminante. L’un et l’autre doivent maintenir une relation constante afin d’une part d’ajuster en permanence l’état des stocks en fonction de la demande recueillie en ligne et d’autre part de maintenir à jour le catalogue de produits proposés à la vente en fonction du nombre de produits disponibles du côté fournisseur.

De la qualité de l’échange entre le distributeur et le fournisseur dépend donc l’équilibre général du modèle, et par voie de conséquence, le succès du drop shipping. Pour y parvenir, la digitalisation et l’automatisation de la supply chain, de la prise de commande en ligne jusqu’à la livraison finale, constituent sans aucun doute des facteurs clés de succès. Elles conditionneront la qualité de l’interface entre le fournisseur et le distributeur, mais aussi la satisfaction du client final.

La gestion des stocks, nerf de la guerre

Ainsi, même si le drop shipping repose sur l’externalisation des stocks, les e-commerçants qui s’intéresseront à cet aspect stratégique de leur activité seront aussi ceux qui tireront le mieux leur épingle du jeu. Il est essentiel en effet que les relations qu’ils entretiennent avec leurs fournisseurs leur garantissent un turn-over régulier des produits disponibles, des alertes appliquées aux éventuelles ruptures de stocks ou aux stocks dormants.

De ce point de vue, une connaissance même sommaire des principales techniques de gestion de stocks constitue un véritable avantage concurrentiel. Sachez par exemple que deux approches peuvent être envisagées :

  1. La gestion des stocks annexées aux entrées

  • Le réapprovisionnement à la commande éviter le surstockage et les stocks dormants. En revanche, il ne permet pas d’anticiper les pics d’activité et de prévenir les ruptures de stocks.
  • Le réapprovisionnement calendaire repose sur l’automatisation des commandes à une date définie. Il s’appuie sur le recueil des données fournies par le fournisseur et suppose d’être rajustée en continue.
  • La prévision à la demande repose sur un stock minimum et une gestion de l’approvisionnement basée sur l’analyse du marché et des tendances. Cette méthode exige donc d’anticiper les volumes des ventes prévisionnelles.
  • Le juste à temps rejette l’idée de stock minimum. Le volume de stock disponible dépend avant tout de la demande. Le risque étant de manquer de réactivité en cas de hausse imprévisible de la demande. La pénurie de masques en mars dernier a parfaitement illustré les limites de cette stratégie.
  • Le recomplètement des stocks consiste à les compléter automatiquement tant que leur seuil maximum n’est pas atteint.
  • A l’inverse, la méthode du point de commande vise à compléter automatiquement le stock dès que le seuil minimum est atteint.
  1. La gestion de stocks annexées aux sorties

  • La méthode Fifo ‘’First In First Out » tient compte de la chronologie des entrées produits. Les produits stockés en premier sont aussi les premiers vendus. Cette méthode s’applique essentiellement aux produits périssables et peut être adaptée à l’e-commerce alimentaire ou à la livraison de repas.
  • La méthode Fefo « First Expired First Out » consiste de son côté à vendre le produit ayant la date d’expiration la plus proche.
  • La méthode Lifo « Last In First out » repose enfin sur un principe de chronologie inversée, puisqu’elle vise à faire sortir des stocks le dernier produit à y être entré. Particulièrement adapté au modèle du drop shipping, elle facilite en effet la tâche des opérationnels et optimise les temps de traitement.

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