Après le papier, continuons notre série d’articles sur les filières de recyclage des déchets avec un matériau recyclable (relativement) facilement, et recyclé depuis longtemps : le métal. Ou plus exactement les métaux, tant leur variété est grande.

1- Est-ce que ça marche ?

La filière est globalement bien organisée pour récupérer les métaux issus de l’industrie :  78 % des entreprises valorisent ainsi les métaux ferreux issus de leurs déchets. Les métaux issus d’autres déchets professionnels (et de ménages), sont moins bien valorisés : l’aluminium par exemple, est valorisé à 90 %  lorsqu’il est issu de l’aéronautique et de l’automobile, contre seulement 55 % par la collecte des gisements diffus.

En 2018, plus de 12 millions de tonnes de matières premières ferreuses (fer, fonte, et acier) ont été produites par les entreprises françaises de recyclage, ce qui a permis une économie de 17 Mt de CO₂.

Du côté des métaux non ferreux (l’aluminium en grande majorité, mais aussi le cuivre, le laiton, l’inox, le plomb, l’étain…), 1.8 million de tonnes de nouveaux métaux ont été commercialisées par ces sociétés spécialisées, avec une économie de plus de 5 Mt de CO₂.

2- Qui sont les acteurs du recyclage des métaux ?

Groupe Brangeon, GDE, SUEZ, Derichebourg… toutes les grandes entreprises du recyclage des déchets œuvrent dans ce secteur. Certaines sont des expertes des recyclages complexes, comme la déconstruction automobile ou encore les Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques (DEEE).

Certaines PME (CECILOR, Aureus) se sont spécialisées dans la récupération et la valorisation de métaux précieux (or, argent, platine, palladium) issus d’industries comme l’électronique, l’aérospatiale, la bijouterie, ou la médecine (hors dentaire).

3- Quels sont les procédés de recyclage des métaux ?

Trois étapes sont nécessaires au recyclage des métaux courants :

Etape 1 – Le tri :

Les métaux ferreux sont tout simplement extraits à l’aide d’aimants, les matériaux non ferreux restant sur les tapis. Un second tri, parfois réalisé à l’aide d’un spectromètre permet de trier avec une plus grande précision les métaux, notamment en fonction de leur qualité.

Etape 2 – Le traitement :

Les matériaux sont ensuite broyés, découpés, cisaillés… bref, réduits en petits morceaux. Puis éventuellement traités pour retirer certaines impuretés (peintures, colles…) et enfin compactés en ballots de matériaux globalement uniformes.

Etape 3 – La valorisation :

Les métaux traités, désormais matière première secondaire, peuvent alors être fondus (environ 1 600 °C pour l’acier) dans les fours électriques d’industriels du secteur : aciéries, fonderies…

Quant aux résidus de broyage, ils sont à nouveaux triés pour en extraire la « fraction légère », qui contient par exemple des mousses, plastiques, tissus… de la « fraction lourde », composée de bois, caoutchouc, minéraux, et métaux non ferreux, afin d’en récupérer ces derniers.

Le saviez-vous ?
En matière de tri sélectif, le métal suit ses propres codes. Le papier aluminium de cuisine par exemple, n’est pas recyclable, tout comme la vaisselle jetable en aluminium. Raison de plus pour en minimiser l’utilisation.

4- Que deviennent vos métaux une fois recyclés ?

Tous les métaux sont recyclables à l’infini : 47 % de l’acier français utilisé en 2014 était ainsi issu du recyclage (la différence étant due au taux de recyclage initial, à la croissance du marché, et aux conséquences de l’importation/exportation). La plupart des déchets métalliques sont rejetés par des fonderies, et en général recyclés directement sur place. Les autres métaux valorisés sont en majorité commercialisés sous la forme de barres, lingots, ou fils…
Sources : Federec, Fédération professionnelle des entreprises du recyclage (rapport 2017).

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